La réduction du coût du travail est souvent évoquée par les politiques et économistes néo-libéraux comme piste pour rendre les produits français plus compétitifs, moins chers à produire.
Il y a pourtant un énorme oubli dans leur analyse des coûts, qui n'est jamais évoqué alors qu'il est une résultante évidente de l'économie de marché. C'est le coût du marketing.
Car la théorie libérale économique pose comme principe que le libre marché permet d'optimiser la satisfaction des besoins à un coût le plus faible possible... Or cela ne correspond pas vraiment à la réalité. En réalité, le fait qu'un produit soit disponible facilement, connu, bien perçu, voire dans les habitudes du consommateur, va jouer beaucoup plus sur l'achat final que sa réelle adéquation avec le besoin à satisfaire.
Or donner une valeur au produit pour le consommateur, soit le "marketing", n'est pas gratuit, loin de là ! Il est courant que les charges de marketing représentent plusieurs dizaines de pourcent sur un produit (publicités, égérie célèbre, placements de produit, etc.). Et l'objectif du marketing n'est pas de présenter avec honnêteté les qualités du produit, de faire en sorte qu'il puisse atteindre la cible la plus pertinente, non. L'objectif est de faire percevoir le plus de valeur (fictive), de créer du besoin (là où il n'existe peut-être pas), d'invisibiliser les concurrents, etc. En somme, de brouiller l'information réelle du consommateur dans l'unique but de lui vendre le produit, et tant pis s'il ne répond pas correctement à son besoin.
Le plus risible c'est que c'est bien le consommateur final qui se retrouve à payer plus cher, pour qu'une entreprise continue de brouiller la valeur perçue du produit et empêche éventuellement l'émergence de concurrence mieux adaptée mais incapable de rivaliser en communication.
Il faut donc d'urgence réduire les coûts du marketing, se reposer le plus possible sur des critères objectifs, testés scientifiquement et avec neutralité, mettre en commun un outil de choix participatif qui permettra de désamorcer la spirale néo-libérale de la consommation renouvelée par le marketing.