L'origine des gaz à effet de serre est connue et plutôt sans équivoque :
Source : compilation de données du GIEC par Jean-Marc Jancovici
Le méthane (principalement d'origine ruminante) et le CO2 issu de la déforestation représentent une part importante mais néanmoins secondaire qui ne fera pas l'objet de cet article. Non, ici on va s'intéresser aux 59% qu'on a tant de mal à abandonner : les énergies fossiles.
Un diagnostic plutôt simple...
Contrairement à certaines problématiques sociales, économiques, techniques, qui sont très souvent multi-factorielles et complexes à étudier, notre problème climatique a une origine plutôt simple, connue de tous : les énergies fossiles. Celles-ci sont au nombre de 3, comme les 3 états physiques "basiques" de la matière : le gaz naturel (gazeux...), le pétrole (liquide), et le charbon (solide).
Des flux identifiés au niveau mondial
Au vu de l'importance des énergies fossiles dans notre économie, ce secteur est observé et surveillé par de nombreux acteurs. Ainsi, l'ensemble de la production de ces énergies fossiles est connue et identifiée : les pays producteurs, les entreprises extractrices, les négociants, etc. L'Agence Internationale de l'Energie (AIE) tient notamment les comptes de tous ces flux. Au niveau mondial, ces flux sont relativements peu nombreux et facilement traçables. Il serait donc relativement aisé techniquement d'imposer une taxe carbone au niveau mondial, collectée par exemple par les entreprises extractrices.
Bien sûr la grosse difficulté serait d'ordre politique pour trouver un accord au niveau mondial, mais l'exemple de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) qui régule la production de pétrole depuis les années 60 montre qu'il est possible de s'organiser mondialement, même s'il est question de réduire la production de pétrole.
Le domino des chaînes de valeur
Cette taxe sur la matière première sera intégralement répercutée par les fabricants consommant des hydrocarbures (comme matière première ou comme énergie), puis par les assembliers utilisant leurs produits, jusqu'au consommateur final. De cette manière, sans connaître dans le détail la chaîne de fabrication d'un produit, on obtient un signal prix automatique qui discrimine les produits les plus polluants. Cela annulera également l'écart avec les produits vertueux mais plus cher.
Une transition (rupture ?) financée par les énergies fossiles
Il ne s'agit pas ici de faire revenir les gilets jaunes dans la rue, et dans tous les pays ! L'intégralité de la taxe serait reversée aux pays consommateurs d'énergie fossile, au prorata de leur consommation. L'idéal serait qu'un maximum soit donné uniformément à chaque habitant de ces pays, mais il peut être intéressant que l'Etat en garde également une partie pour financer des projets liés à la transition énergétique.
Cette redistribution a pour but
